L’immédiat (2009)

limmediat

L'immédiat

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© Vincent Beaume

Il semblerait, qu’au fond, malgré tout ça, malgré nous, la stabilité n’aille pas tellement non plus, et à personne.
On pourrait penser que pour éviter les désastres en tout genre nous nous habituerions à un ordre des choses, à une suite raisonnable d’événements se suivant les uns les autres en toute logique et avec une impeccable régularité.
Mais non, voyez-vous, il semble que l’homme est un tissage de défaillances, d’accidents et de déséquilibres.
Et l’habitude le tue.
En fait nous nous levons, et à partir de là, l’aventure du déséquilibre nous pend au nez, la chute nous guette, partout l’immense croche patte du monde se dresse, et nous nous effondrons toujours, finalement, peu à peu ou brusquement.
Et nous voilà maintenant dans cette salle, ensembles, à nous plonger dans le noir pour entendre nos poumons respirer, nos sursauts et nos rires ; nous voilà assis les uns à côté des autres dans un grand brouhaha, à attendre le silence qui devrait bientôt venir, à attendre l’inconnu, l’immédiat.
Nous attendons maintenant, que cette vie confuse de la scène, cette vie rythmée et ample commence.
Et nous de l’autre côté, planqués et retenant nos souffles, attendant que vous soyez enfin prêts, ne sommes-nous pas spectateurs également ?
Notre œuvre est là, dans le fond de notre mémoire, dans nos mains et nos membres, prête à jaillir… elle nous dépasse, elle sort de nous par fuite, ce qui est écrit là, ça n’est pas quelque chose que l’on peut faire.
Elle s’échappe de nous jusqu’à vous appartenir. Elle va venir se mettre dans vos corps, se glisser dans vos sensations, se construire ou s’effondrer dans vos pensées.
Nous attendons nous aussi, que quelque chose arrive, à travers nous et à travers vous, nous attendons ce quelque chose qui ne cesse de nous échapper, ce moment imprenable et incontrôlable de ce qu’il y aura ou n’y aura pas, quelque chose qui ne peut pas juste être dit, mais qui peut venir ou moins venir malgré nous, cette précieuse première fois, cette étrange première fois qui n’a cessé de se répéter, et qui peut être est la dernière fois, cette importance immense de votre présence, de notre présence, du présent.

Avec : Marine Broise, Aldo Thomas, Pascal le Corre, Camille Boitel, Jérémie Garry en alternance avec Thomas de Broissia, Jacques-Benoît Dardant

Coproduction : Base de lancement : Le Merlan, scène nationale à Marseille ; appareillage au Théâtre de la Cité internationale ; soulèvement au Manège, scène nationale de Reims.

Aide à la création : Ministère de la Culture et de la Communication : DRAC Ile de France et DMDTS ; Ville de Paris. 

Soutiens à la production, accueils en résidence et premières expérimentations : Couvée à La Ferme du Buisson ; Premier envol au Théâtre de Grasse ; Rénovation à L’Imprimerie des Arts avec le centre culturel français de Vilnius ; Encrage à L’Entresort / Furies ; Noyautage à Regards et Mouvements /Hostellerie de Pontempeyrat ; Enflement à L’Hippodrome scène nationale de Douai ; déploiement au Carré des Jalles ; Plongée au Périscope ; Ravivé au Théâtre de l’Espace scène nationale de Besançon.

Coups de mains: fond de cale à La Guillotine (Montreuil) ; prémisses aux Subsistances à Lyon ;Titillé au Granit Scène Nationale de Belfort ; Prise d’élan au CCN de Rillieux la Pape ; Sursaut au CND de Pantin ; Entretiens réguliers aux Ateliers du Spectacle chez Jean-Pierre Larroche ; Recalage à la Fonderie au Mans ; Réglages au Garage Moderne à Bordeaux ; Remué à Doumanzana Nafadi chez Cissé Amadou dit « Burkina » ; Semé à Entre Court et Jardin à  Dijon, Soufflé au sous sol de l’église San Giovani di Dio logé chez Mea, logé chez Luc Lavaut pendant l’inversion jour-nuit à Marseille, Relié chez Pierre Droulers à Marseille ; Retourné à la Compagnie Didier Théron à Montpellier et logé chez Fanny et Nicolas, Griffouillé Chez les Thomas à Moussette